Petit voyage à Bruxelles…Une exposition de Jacqueline de Jong, artiste irrévérencieuse, au centre d’art Wiels, à Bruxelles, revigore l’amateur d’arts visuels!
Jacqueline de Jong est en effet l’une des figures cruciales de l’avant-garde européenne d’après-guerre.
« Née aux Pays -Bas en 1939, elle participa à l’Internationale Situationniste à Paris pendant une dizaine d’années.
Elle a développé une pratique difficile à enfermer tant elle paraît polymorphe et intègre des éléments formels de l’expressionnisme abstrait et de Cobra, de la Nouvelle figuration ou encore du Pop art.«
Le corps pleinement vivant
Obsédée par le mouvement, elle entame une série inspirée par le billard français en 1976. Les figures humaines disparaissent quasiment : seuls les bras, démesurément allongés, racontent le corps en jeu. La table devient presque abstraite. En revanche, les termes très prosaïques décrivant ses tableaux renvoient tous à l’imaginaire érotique: queue, coup, lit de la table etc. Mais c’est un « female gaze » que l’artiste propose, en féministe revendiquée.
Des faits divers qui accrochent le regard
Les tableaux de la Série noire illustrent des faits divers dans lesquels la violence et la mort traduisent une vision érotique ou grotesque. Ces illustrations s’inscrivent dans une volonté situationniste de critique des media de masse. On est presque dans un montage cinématographique. Et le spectateur devient voyeur ou complice.
Ainsi, elle manifeste un intérêt marqué pour l’image peinte comme outil de subversion. Elle expérimente souvent, raconte des histoires, parfois, souvent sombres mais corrosives. Et de manière générale, son travail témoigne d’une libération sexuelle assumée.
La série des Objects explore par ailleurs les potentialités de la peinture sur des objets semblant se déformer selon le point de vue. Leur identité n’apparaît pas très claire.
On pourrait qualifier toute son oeuvre de socio-politique, dans un registre tragique ou burlesque. Les questions d’identité, d’appartenance, de rapports de force, sont questionnées avec excès et jubilation semble-t-il!
Un regard très contemporain
Les toiles ou oeuvres plus largement de l’artiste résonnent pleinement avec nos préoccupations dans cette période de confinement partiel.
Ses dernières créations, réalisées en 2020, dont notamment le tableau qui sert d’affiche à l’exposition, traduisent le lien étroit et ambigu que l’humanité entretient avec la mort.
Dans la tradition de Ensor ….
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exactement chère Odile!
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